Chékété, Godrick Hospice Houédoté2015-11-302015-11-302015-11-302015-11http://hdl.handle.net/10012/10018Ma thèse porte sur l’esthétique et l’idéologie dans l’œuvre romanesque de Michel Houellebecq en me fondant principalement sur la notion barthienne du plaisir et celle du dialogisme bakhtinien pour faire ressortir la cristallisation de l’écriture houellebecquienne autour d’une certaine rupture ancrée dans une continuité relative. Dans la première partie, il m’a paru nécessaire de placer la réception de l’œuvre de Houellebecq sous le signe du plaisir et du déplaisir en m’inspirant de l’essai de Roland Barthes, Le Plaisir du texte. D’un côté, il y a ceux qui élèvent le roman houellebecquien sur le pavois, ou analysent son œuvre pour en faire ressortir le sens. De l’autre, les détracteurs de l’écrivain qui font ressortir, dans une sorte de revendication tacite du déplaisir du texte, le malaise ainsi que la déception nés de la lecture de son œuvre. Dans la deuxième partie, je montre que le roman houellebecquien est au confluent du postmodernisme, du Nouveau Roman et du réalisme. Je fais ressortir, au début de ce chapitre, la présence dans les romans de Houellebecq du simulacre et de la simulation sous l’angle de l’intertextualité, de la parodie, du jeu autométabiographique. Autant d’éléments qui assurent la configuration postmoderne de l’écriture romanesque de Houellebecq. En ce qui concerne le Nouveau Roman, Houellebecq rejette l’œuvre de Robbe-Grillet. Mais il va de soi que Houellebecq veut faire œuvre nouvelle et incarne dans une certaine mesure le «nouveau nouveau romancier», que Robbe-Grillet appelle de ses vœux, pour les générations futures, à la fin de son recueil de textes, Pour un nouveau roman. Ainsi se comprend le phénomène scriptural houellebecquien qui se caractérise par un plagiat de Wikipédia ou autre dictionnaire : c’est ce que j’ai appelé la décalcomanie littéraire. Cette sous-partie met en lumière l’influence a contrario de Robbe-Grillet sur Houellebecq. Pour clore le chapitre, j’aborde la question du réalisme. En soulevant la question de la place hiérarchique de la peinture, de la photographie et de la littérature dans les créations artistiques, Houellebecq montre en filigrane que son œuvre est pluridisciplinaire et se fait le chantre d’un réalisme certain. En un mot, tout se passe comme si l’écrivain, Houellebecq, s’affirmait et se positionnait inéluctablement par rapport à des prédécesseurs dont il partage, interroge, célèbre ou rejette les idées, les principes ou les valeurs. Le roman devient sous sa plume un laboratoire où se cherchent, se trouvent et se créent des formes nouvelles d’écriture parfois ambigües, parfois simples. C’est dire que le genre romanesque, tel que pratiqué par Houellebecq, semble quand même se renouveler dans son ancrage idéologico-formels. Dans la troisième partie de ma thèse, je mets en évidence les affinités et les distorsions entre le freudisme et la représentation de la sexualité dans l’œuvre romanesque de Houellebecq. Après avoir défini la place et la conception de la sexualité chez Houellebecq, il m’a paru essentiel d’examiner les “aberrations sexuelles” (pas tout à fait au sens freudien du terme, mais dans un sens large englobant tous les comportements sexuels déviants) qui jalonnent les romans : troubles masturbatoires, errances psychosexuelles, viol, etc. Le complexe d’Œdipe, l’impact de la sexualité infantile sur l’émergence de la personnalité sexuelle adulte, le transfert freudien ne sont pas du reste. Il y a un dialogisme entre le freudisme et le “houellebecquisme”. Cette dernière partie met donc en évidence l’importance idéologique de la sexualité dans le roman houellebecquien sans perdre de vue son écho freudien ostensible.frDialogismefreudismeréalismeNouveau RomanpostmodernismeAspects et portée dialogiques de l'écriture romanesque (1994-2010) de Michel HouellebecqDoctoral Thesis