Gadzala, Krysteena2020-01-162022-01-162020-01-162019-12-16http://hdl.handle.net/10012/15482La présente étude a pour objectif de mettre en évidence les stratégies textuelles mises en place par des écrivains français contemporains pour revisiter le décès de leur enfant, et plus particulièrement les activités de commémoration et les rites entrepris pendant le processus de deuil. Basée sur une méthodologie située à l’intersection de théories sociologiques, psychologiques et littéraires, notre thèse analyse le rituel funéraire et les expériences vécues de pères narrateurs qui apprivoisent difficilement la mort prématurée d’un être cher. Le corpus à l’étude est composé de textes qui travaillent la mise en récit de soi en brouillant la réalité et la fiction, textes autofictionnels ou hybrides, qui sont jusqu’à maintenant peu étudiés pour la majorité d’entre eux : Dernières nouvelles du martin-pêcheur (2014) et Martin cet été (1994) de Bernard Chambaz, Il est où, Ferdinand ? Journal d’un père orphelin (2008) de Patrick Chesnais, La mort de Lara (2006) de Thierry Consigny, Adrien hors du silence (2000), Lettres à mon fils dans l’invisible (2004) et Reste encore un peu (2013) de Claude Couderc, La gloire d’Inès (2016) de Philippe Delaroche, L’enfant éternel (1997) et Toute la nuit (1999) de Philippe Forest, Tristan (2008) de Didier Mény, L’été d’Agathe (2016) de Didier Pourquery ainsi que Le Fils (2011) de Michel Rostain. Divisée en un chapitre théorique suivi de quatre chapitres analytiques, notre étude examine d’abord la topographie mémorielle et les différentes approches des pères face à certains lieux, notamment ceux du décès, du cimetière, de la maison familiale et de la chambre de l’enfant. Ceci nous amène ensuite à porter notre attention sur les objets qui se trouvent dans ces espaces particuliers. Parfois considérés comme des « fétiches » ou encore des « reliques », les objets de l’enfant sont des fragments du passé qui réaniment des souvenirs pour le père. Le rapport que celui-ci entretient avec les effets personnels du défunt témoigne de son amour indéfectible et de son désir de maintenir une relation permanente avec le trépassé. Notre réflexion sur les objets, plus particulièrement sur les images photographiques et filmiques, et leur rôle dans le travail de deuil constitue le troisième chapitre. Ces supports à la mémoire sont utilisés lors de rites commémoratifs qui mettent en évidence l’engagement ferme du père envers son enfant. Les photographies et les vidéos matérialisent la présence de l’enfant et donc engendrent différents types d’émotions et d’actes communicatifs avec le défunt. Dès lors, le dernier chapitre porte sur l’évolution de cette communication du comportement émotif (cri, pleurs, silence) jusqu’à la prise de parole et l’écriture.frdeuilpère endeuilléperte d'un enfantrites de deuillittérature française contemporaineRites et activités de deuil dans la littérature française au masculinDoctoral Thesis