Dirks, Emily2010-09-302010-09-302010-09-302010http://hdl.handle.net/10012/5559On trouve dans l’écriture de l’auteur franco-ontarien Maurice Henrie certains thèmes, tels l’isolement et la dépression. Cette thématique apparaît particulièrement dans ses recueils de nouvelles, dont il a publié six. Dans cette thèse, nous explorons le fonctionnement de l’espace intérieur des personnages dans les nouvelles de trois recueils, Le Pont sur le temps, Les roses et verglas, et Le jour qui tombe. En premier lieu, nous allons discuter du postmodernisme, grand mouvement artistique, architectural, politique et littéraire des quarante dernières années en Amérique du Nord. Nous parlerons ensuite des caractéristiques spécifiques à l’écriture franco-ontarienne en général et à la nouvelle franco-ontarienne en particulier, caractéristiques qui trouvent leur fondement dans le mouvement postmoderne. En troisième lieu, nous allons examiner certains concepts psychanalytiques, tels que décrits par Julia Kristeva, et comment ils réagissent à l’idée du postmodernisme, ainsi que comment ils influencent l’écriture en Ontario français. Ce dernier élément va nous conduire à une théorie de l’intériorité dans les nouvelles de Maurice Henrie. Il s’agira d’une manifestation intérieure et mentale du sujet postmoderne, processus aidé et même créé par la forme courte, unique à l’écriture d’Henrie. Il faut dire d’abord que si les machinations cérébrales des personnages henriens ne sont pas dues ni attribuées à des causes sociales, comme pour les personnages de la littérature franco-ontarienne des trente dernières années, elles devraient être explicables autrement, et c’est ce que nous appellons maintenant une théorie de l’intériorité. Ce mot « intériorité » réfère à l’espace mental ou psychique du personnage, de sorte que la théorie que nous proposons ici repose en grande partie sur certains postulats de la psychanalyse. Nous avons constaté que les nouvelles d’Henrie se préoccupent énormément de cet espace. La forme de la nouvelle, sa brièveté inhérente, est en fait le catalyseur qui déclenche le courant mental qui coule dans les nouvelles d’Henrie. Les thèmes que l’on y rencontre, tels l’isolement, la dépression et le repli sur soi, sont le résultat direct, un effet, du caractère court, bref, en somme incarcérant, de la nouvelle. Il y a un élément de violence qui se traduit dans les nouvelles par les nombreuses références à la mort et à la blessure, physique autant que psychologique. L’analyse montre que l’intériorité est en somme un état carcéral, parfois choisi, parfois imposé, qui mène éventuellement à la mort des relations sociales ou même du corps physique.frlittérature franco-ontariennenouvellespsychanalysepostmodernismeL'intériorité des personnages dans les nouvelles de Maurice HenrieMaster ThesisFrench